Émergence de la Sociologie : Apports et révolutions
L'apport de la philosophie des Lumières : révolution idéationnelle
Globalement la Renaissance, la Réforme religieuse et les nouvelles idées des philosophes desdits Lumières, ont préparé le terrain à une révolution touchant la conception et le raisonnement du monde.
Il s'agit d'une émancipation à l'égard de l'Eglise et de toutes les conceptions médiévales, l'Homme est devenu le Maître de son destin, et il n'aura plus besoin de tuteur ou d'intermédiaire.
Les lumières ont exalté et triomphé La Raison, l'individu, la Liberté du culte et l'Egalité des personnes en matière de droits. Dorénavant, il va falloir remettre en question toutes les explications attribuées aux phénomènes, le Scientisme, la séparation de la vie politique de la religion et L'Athéisme, seront à l'avant-garde.
La révolution industrielle
Dans un sens métaphorique, le progrès scientifique qu'avait exporté le Royume Uni, a bouleversé les sens du travail et son organisation. En effet, la mécanisation du travail et l'émancipation de la classe bourgeoise, ont donné lieu aux nouveaux phénomènes tels que les usines et manufactures et la salarisation du travail au détriment du travail artisanal libéral et les petites industries domestiques.
Nous pouvons prendre le témoignage d'Alain Samulson, dans son livre les grands courants de la pensée économique à ce sujet : « ...une première révolution industrielle caractérisée par des industries nouvelles (imprimerie, artillerie, textile de luxe »
(source : Alain Samulson : les grands courants de la pensée économique, concepts de base et questions essentielles, OPU, Alger, 1993).
Il est vrai que d'un point de vue économique, l'introduction de la machine avait positivement impacté la production en matière de qualité et de quantité en évitant le gaspillage, et a ouvert la voie à aux économistes de l'école classique libérale, L'auteur de sociologie contemporaine nous explique que cette même révolution industrielle avec l'essor d'un véritable esprit industriel, « avait des effets dévastateurs qui se font sentir au sein des populations ouvrières prolétaires : déqualification brutale du travail artisanal, division étroite du travail, exploitation des travailleurs, salaires très faibles et insuffisant pour subvenir aux besoins élémentaires ». (source : Jean-Pierre Durand, p18)
La révolution française et l'absolution du système féodal
L'Ancien Régime a été aboli et contesté par la nouvelle classe naissante, la bourgeoisie industrielle avec un capital économique et culturel.
La révolution bourgeoise française entre 1789 et 1794 est exemplaire en matière de bouleversement politique, cela n'empêche de rappeler qu'en Angleterre et en Allemagne, les classes bourgeoises ont faits des révolutions, sauf que les auteurs jugent la première comme précoce et la deuxième comme tardive.
Roberto Miguelez explique qu'avec la révolution ayant un caractère antimonarchique et anticatholique, la bourgeoisie a accédé directement au pouvoir et élimine la noblesse de l'ancien régime.
La revue de littérature, la révolution française constitue une véritable confrontation et affrontement entre , d'un côté, les représentants des anciennes forces sociales et économiques composées de l'aristocratie foncière, le Clergé et la monarchie, et de l'autre côté, les classes naissantes ; la bourgeoisie avec ses fragments et la classe ouvrière.
Dans la page 39, Nisbet dans son livre « la tradition sociologique », nous renseigne que « l'ordre de la société européenne traditionnelle reposait sur la parenté, la terre, la religion, la monarchie, l'appartenance à une classe sociale ou une communauté locale. »
Alors que la révolution bourgeoise était contre l'ancien régime, afin d'instaurer un nouveau régime plus égalitaire basé sur les slogans d'égalité, fraternité et liberté, l'aboutissement de cette révolution était la reproduction de l'affrontement et le conflit entre la classe bourgeoise et la classe ouvrière. Le conflit a pris sa forme au sein des usines comme noyau de l'industrialisation.( source : Miguelez : p 18-20).
La révolution silencieuse ou scientifique
Durand a appelé l'influence des sciences dites dures notamment la physique, la biologie et la chimie, sur les catégorie desdites sciences molles ou sociales, révolution silencieuse.
Les applications de ces sciences et leurs résultats extraordinaires dans l'amélioration de la vie des hommes surtout en sciences médicales et la technologiques ont fasciné les personnes ayant la volonté d'étudier les phénomènes de la vie individuelle et collective en imitant les mêmes schèmes.
Tantôt la société est considérée comme le corps de l'être humain, tantôt elle est étudiée dans sa dimension atomique. Et par conséquent, plusieurs approches et courants ont vu le jour sur la base des modèles empreints des sciences dures.
Des positions ont été prises à l'égard de ces évènements majeurs pour que des courants et idéologies voient la lumière à savoir, le conservatisme, le libéralisme et le socialisme.