Le plan financier
Le plan de financement joue un rôle essentiel dans l'évaluation de la cohérence financière de la stratégie d'une entreprise, particulièrement en ce qui concerne le financement de ses investissements.
Définition
Définition :
Le plan de financement est un document prévisionnel financier établi sur une période de 3 à 7 ans, qui recense deux aspects essentiels d'un projet : d'une part, les ressources stables dont l'entreprise disposera pour chaque année à venir, et d'autre part, les dépenses stables auxquelles elle devra faire face sur ces mêmes années. Ce document est crucial lors de l'évaluation des projets d'investissement, car bien que la rentabilité puisse être estimée, des obstacles financiers peuvent survenir lors de la mise en œuvre. Le plan de financement garantit l'équilibre financier d'un projet en résumant à la fois les besoins financiers à satisfaire et les ressources disponibles. Il offre une vue d'ensemble anticipée quant à la viabilité de la mise en place rationnelle du projet en assurant son financement adéquat[1] .
Méthode :
L'élaboration du plan de financement intervient lors de la phase de planification des investissements et de leur mode de financement. Il est important de distinguer entre le plan de financement et le tableau de financement. Le premier est un document anticipatif qui prévoit les flux financiers futurs. Le second est un outil d'analyse financière élaboré rétrospectivement à la fin d'un exercice comptable[2].
Il comporte deux sections : l'une dédiée aux ressources et l'autre aux emplois, et la différence entre les deux permet de calculer la variation de trésorerie sur la période. Cette variation est ensuite additionnée à la trésorerie initiale pour obtenir la trésorerie finale.
∑ressources - ∑emplois = variation de la trésorerie
Trésorerie finale (de clôture) = trésorerie initiale (d’ouverture) + écart de trésorerie
Structure du plan de financement
Emplois prévus
Les acquisitions d'immobilisations (corporelles et incorporelles) tels que les constructions (bâtiments) et leurs équipements (matériels) dont les montants sont portés HT.
Les acquisitions d'immobilisations par levée d'option d'achat de biens en crédit bail.
Les versements de dépôts de garantie à l'occasion de contrats de crédit-bail.
La constitution d'un fonds de roulement lors de la création d'entreprise équivalent à la valeur du besoin en fonds de roulement d'exploitation (pour la 1 ère année). Et l'accroissement ultérieur du besoin en fonds de roulement dû à l'accroissement des stocks et des créances clients au cours des années suivantes.
Les remboursements ou amortissements des emprunts contractés.
Les distributions de dividendes ou les prélèvements prévus avec décalage d'un an.
Les frais d'émissions d'emprunts obligataires ou d'augmentation de capital.
Ressources prévisionnelles
Les augmentations de capitaux propres par apports nouveaux (en numéraire).
Les emprunts nouveaux prévus auprès des établissements financiers.
Les prix de cessions d'éléments d'actif immobilisés.
Les comptes courants d’associés,
Les capacités d'autofinancement (CAF) prévisionnelles
Les subventions d'investissement à percevoir.
Les prélèvements prévus sur le fonds de roulement ou la diminution prévisible du besoin en fonds de roulement.
Les crédits envisagés pour ajuster ou compléter les financements.
Les économies fiscales éventuelles (économies ou crédits d'impôts).
Exemple d'application n°1
Exemple :
Une entreprise envisage de réaliser le programme d'investissement suivant (valeurs exprimées en MDA) :
Achat d'un terrain au cours de l'année N+1 : 480
Construction d'un bâtiment en N+1 : 132
Achat de machines en N+1 : 72
Achat de machines en N+2 : 24
Les CAF prévisionnelles sont de : 240 pour N+1 et 250 K€ à partir de N+2. Ces CAF sont évaluées avant prise en compte des nouveaux financements. La CAF de l’année N est de 180 K€.
10% de la CAF d’un exercice est distribuée aux actionnaires au cours de l’exercice suivant.
En N+1, des cessions vont apporter une ressource nette d’impôt évaluée à 9
La variation du fonds de roulement normatif est de 18 en N+1 et N+2, elle est nulle en N+3.
Les financements envisageables sont :
une augmentation de capital de 96 en N+1 ;
Les emprunts en cours sont de 240 fin N et nécessite un remboursement de 48 par an
Travail à faire : Etablir le plan de financement pour N+1 à N+3 sachant que la trésorerie initiale s’élève à 36.
Simulation : Solution
Plan de financement | |||
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Besoins de financement | N+1 | N+2 | N+3 |
Investissement- Terrains | 480 |
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Construction | 132 |
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ITMO | 72 | 24 |
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Remboursement d’emprunt | 48 | 48 | 48 |
Réduction des fonds propres |
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Distribution des dividendes | 18 | 24 | 25 |
Augmentation du BFR | 18 | 18 |
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Autres emplois |
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Total des emplois | 768 | 114 | 73 |
Ressources de financement |
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CAF ( cash flows) | 240 | 250 |
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Cession d’immobilisation | 9 |
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Emprunts bancaires | 240 |
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Augmentation du capital | 96 |
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Diminution du BFR |
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Autres ressources |
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Total des ressources | 585 | 250 | 0 |
Trésorerie début d’exercice | 36 | -147 | -11 |
Flux de trésorerie annuel | -183 | 136 | -73 |
Trésorerie fin d’exercice | -147 | -11 | -84 |
La stratégie de financement envisagée se révèle inefficace, car elle ne parvient pas à résoudre les problèmes de trésorerie anticipés par l'entreprise pour la mise en œuvre de son plan d'investissement. Par conséquent, il est nécessaire pour l'entreprise de reconsidérer sa stratégie de financement en recherchant d'autres sources de financement potentielles pour résoudre cette situation.