III -Les facteurs sur les acteurs de la communication :


III-1-Le rôle des acteurs de la communication :

  Ceux que Shannon appelle l’émetteur et le récepteur et que nous appelons les locuteurs sont affectés par trois types de variables dans la situation de communication : les variables psychologiques, cognitives et sociales.

III-1-1Les variables psychologiques :

   Tout individu qui communique est directement impliqué dans la situation, il y est engagé à travers sa personnalité et son système de besoins déterminant ses motivations (explicites, implicites, ou inconscientes).

  Kurt Lewin, pense que tout individu fonctionne comme un organisme soumis à un ensemble de forces. Ces forces qui peuvent être d’origine externe (l’environnement), ou interne (l’histoire du sujet) exerces sur l’individu et créés des besoins engendrant des tentions qui vont produire des comportements. Le comportement adopté par un individu dans une situation donné vise à réduire les tensions qui s’exercent sur lui, à satisfaire les besoins engendrés par le système de forces externes ou internes auquel il est soumis.

   Selon Lewin (1959) le comportement adopté par un individu dans une situation donné vis à réduire les tentions qui s’exercent sur lui, à satisfaire les besoins engendrés par le système de forces internes ou externes au quel il est soumis.   

  Ces forces peuvent être de deux natures : les forces positives correspondent aux besoins d’accomplissement, de réalisation et d’attente de certains objectifs. Elles créent des tentions positives et un comportement d’approche. Les forces négatives correspondent aux besoins de se détourner d’objets ou de situations. Elles créent des tentions négatives et un comportement d’évitement.

Ce double jeu des forces correspond à celui des désirs et des défenses  qui fait que toute communication repose ou produit u système de contrôle, de filtrage ou de sélection de l’information qui dans la plupart des cas est inconsciente. Parmi ces processus nous allons présenter les deux qui nous semblent à la fois les plus fréquents et les plus puissants.

III-1-1-1 Les mécanismes projectifs : soit ils consistent à assimiler la pensée d’autrui à la sienne (penser qu’il fonctionne comme moi sans se rendre compte de ses caractéristiques propres). Soit ils consistent à attribuer aux autres des attitudes capables de justifier mes sentiments et mes comportements envers lui (à lui attribuer ma propre agressivité qui me permet de justifier un refus de communication).  

III-1-1-2 Les mécanismes de défenses : Si dans une situation de communication l’information menace de bouleverser l’équilibre interne de l’individu, on voir apparaître automatiquement des mécanismes de défonces visant à maintenir ou à restaurer cet équilibre. L’individu va alors organiser l’information, le message de telle sorte qu’il corresponde à la structure antérieure de ses attitudes et de ses normes. On peut observer dans des situations de communication quatre formes plus courantes de mécanismes :

-La scotomisation : c’est le processus qui consiste à éliminer une information gênante en ne la percevant même pas.

-La mémorisation sélective : Mécanise là encore bien connu qui consiste à oublier immédiatement une information problématique reçue, on mémorise plus au moins bien, certains éléments plutôt que d’autres, en fonction de se états. Se mécanisme correspond à la fameuse expression « Entrer par une oreille et sortir par une autre » 

-L’interprétation défensive : Il consiste à donner à une information une signification différente de son sens réel, mais qui est conforme à ce que l’on voudrait qu’elle soit.

-La négation de l’autorité de la source : Si l’information pose problème, l’individu va la dévaloriser en mettant en cause l’autorité, la compétence, ou la bonne foi de celui qui est à l’origine de l’information. L’information ainsi dévalorisée perd son statut d’information ; elle peut être négligée ou éliminée.

III-1-2 les variables cognitives :

 Le système cognitif : c'est-à-dire l’organisation du fonctionnement mentale et intellectuelle. Tout individu est déterminé par son propre système cognitif qui contient ses modes de réflexion, d’organisation et de traitement de l’information, dont l’origine est le type de l’information qu’il aura reçu. Ce fonctionnement cognitif est à la fois individuel est social. Dans une situation de communication le système cognitif des locuteurs va déterminer le langage utilisé (le code de l’information), l’organisation logique et l’interprétation des messages. Dès lors, il sera nécessaire, pour qu’une communication soit efficace, que le mode de fonctionnement cognitif soit au maximum commun.

a)Le système de représentation :

Les représentations est un ensemble organisé des informations, des croyances, des attitudes et des opinions qu’un individu ou un groupe élabore à propos d’un objet donné, par lesquels il reconstruit le réel auquel il est confronté et lui attribue une signification spécifique.  Notre système cognitif fonction de manière à pouvoir faire face au flot d’information qui nos parvient. En d’autres termes, c’est un ensemble de processus et de stratégies qui nous permettent en quelque sorte de compenser nos capacités limitées comme la prédiction (Delouvée, 2010). En effet, dans une situation de communication trois éléments de la représentation vont jouer un rôle de filtre interprétatif, c'est-à-dire que l’individu va interpréter, décoder la situation et le comportement de son partenaire en fonction de sa représentation de la situation.

b) La représentation de soi :

Elle se fonde sur deux composants : Le Moi intime (l’image que l’individu se fait de lui-même ses forces, ses faiblesses, ses compétences, ses caractéristiques…) où, à la plupart du temps, il est privé, non exprimé et non connu par les autres. Et le Moi public, le moi déclaré, c'est-à-dire l’image de soi que l’on donne aux autres et qui peut être radicalement différente de l’image intime. Dans toute situation de communication, l’individu va se comporter et réagir en fonction de ce qu’il pense être et de ce qu’il veut apparaître. Ce qui va intervenir dans le comportement, dans le type de langage utilisé et dans le choix du canal de communication.

c)La représentation de l’autre :

C’est l’image que l’on se fait du partenaire (sa personnalité, ses compétences, son statut). Cette représentation va intervenir dans la nature des relations, dans les supports utilisés et dans la finalité attribuée à la situation.

 

 

 

d) La représentation de la tâche ou du contexte :

C’est en fonction de l’image qu’il se fait de la tâche à accomplir que l’individu va adopter un certain type de résonnement, qu’il va estimer le code et le canal le plus approprié à la communication.          

III-1-3 Les variables sociales :

a)Le rôle et le statut social :

Le statut social est déterminé par la place qu’un individu occupe dans un système social donné et à un moment donné. Se statut peut donc varier d’un moment à un autre, d’une situation à une autre. En fonction de son statut, l’individu va être amené à développer un certain nombre de rôles sociaux, il va développer les comportements et les attitudes qui lui semblent appropriés à son statut. Ici encore apparaît une des prédéterminations de la communication. Le statut des locuteurs détermine des attentes réciproques de rôle. Dans l’interaction peuvent alors apparaître deux types de perturbations :

- Le conflit des rôles lorsqu’un individu donné adopte un comportement différent de celui attendu compte tenu de son statut.

- La rigidité des rôles lorsqu’un individu maintien dans une nouvelle situation sociale un rôle correspondant à une autre situation (le patron qui continue à jouer un rôle de patron dans une situation de loisir).

b) Les préjugés et stéréotypes et discrimination :

 Définitions :

IL est possible de définir un stéréotype comme «  un ensemble de croyances à propos d’un groupe social » (Ashmore et Del Boca, 1981) les stéréotypes sont généralement socialement partagés, ils sont véhiculés et entretenus par l’environnement social (la famille, amis, médias, société, etc).(Délovée,2010)

   Les préjugés quant à eux sont définis par Gergen et Gergen (1981) comme « une prédisposition à réagir défavorablement à l’encontre d’une personne sur la base de son appartenance à une classe ou à une catégorie». Les préjugés font partie de notre vocabulaire courant à travers divers termes qui ne sont autre que le reflet linguistique de divers préjugés selon la catégorie visée. Ex : racisme basé sur l’origine ethnique, âgisme basé sur l’âge, sexisme basé sur le sexe etc.

   Enfin, le terme de discrimination correspond à un comportement négatif non justifiable produit à l’encontre des membres d’un groupe donné. Ex : le fait de refuser l’entrée en administration à quelqu’un sur la base de son appartenance ethnique, son apparence physique, de son sexe ou de la couleur de sa peau.

Tout individu fonctionne consciemment ou inconsciemment avec certain nombre de préjugés et de stéréotypes sociaux facilitant ou perturbant la communication. Ces jugements préétablies son liés à l’histoire du groupe d’appartenance du sujet, mais aussi à un certain nombre d’autres facteurs. S’ils jouent un rôle déterminant dans la communication, c’est qu’ils son l’une des composantes des représentations de l’autre et donc de la signification attribuée à la situation. Ils sont une fonction anticipatrice de comportement et des réactions du partenaire, ils prédéterminent et canalisent la communication.

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