Claude Chabrol & al (2004) Psychologie sociale, traitements et effets des médias
L’ensemble des contributions de ce dossier montre que la prise en compte des problématiques psycho-sociales ouvre plusieurs paradigmes possibles – souvent compatibles – dans les recherches en sciences de la communication : appréhender les représentations et les processus de prise de décision des producteurs ; évaluer la validité scientifique de leurs théories implicites mais aussi leurs fonctions, leurs modes de construction et de modification (orientation psycho-socioorganisationnelle) ; tester le réalisme psychologique des hypothèses élaborées en sémiotique et en analyse de discours et, de façon plus générale, montrer le rôle déclencheur des variables sémio-linguistiques dans les modèles de réception et d’influence (orientation psycho-sémiotique) ;apprécier l’importance et le rôle des facteurs cognitifs et affectifs de personnalité (besoins de cognition, self monitoring…) dans les traitements de l’information (orientation psychodifférentielle) ; développer la prise en compte des variables socio-cliniques et du coping pour toutes les études sur les effets de la violence médiatique et des appels à la peur (orientation psycho-socio-clinique) ; tester les modèles d’influence médiatique, fondés sur l’hypothèse de l’automaticité de traitements irrépressibles et non conscients des informations – liés à des attitudes implicites – ainsi que les modèles sur l’hypothèse d’une recherche stratégique, non consciente, d’équilibre émotionnel et d’adaptation cognitive en fonction des buts (orientation psychosocio-cognitive). En illustrant chacun de ces cinq paradigmes, ce dossier devrait apporter une pierre à l’édifice de la psychologie sociale de la communication.