1. De la linguistique à la phonologie :
La linguistique est la science qui étudie la langue. Elle est composée de 4 branches : la phonologie, la lexicologie, la morphosyntaxe et la sémantique.
La phonologie est donc la branche de la linguistique qui étudie les sons d’une langue.
2. La double articulation du langage :
C’est une organisation du langage humain selon laquelle tout énoncé s’articule sur deux plans. Au niveau de la première articulation, l’énoncé s’articule linéairement en unités douées de sens qu’on appelle morphèmes. Au niveau de la deuxième articulation, chaque monème s’articule à son tour en unités plus petites et non significatives appelées phonèmes.
3. Le phonème :
C’est l’élément distinctif minimal, non segmentable et dépourvu de sens de la représentation phonologique d’un énoncé. Sa nature est déterminée par un ensemble de traits pertinents. Il est noté entre barres obliques « // ».
4. En marge de la double articulation
Il y a des faits linguistiques qui ne se conforment pas au principe de la double articulation, comme les variations mélodique accompagnant les énoncés affirmatif, interrogatif et exclamatif. Ces phénomènes appelés « supra segmentaux » forment un chapitre de la phonologie intitulé « prosodie », distinct de la phonématique où l’on traite des phonèmes.
5. Phonétique Vs phonologie :
La phonétique est la science qui étudie les sons du langage humain du point de vue de leur production (phonétique articulatoire), de leur transmission (phonétique acoustique) et de leur réception (phonétique auditive).
Par contre, la phonologie est la discipline qui étudie les sons du langage du point de vue de leur fonction dans le système de communication linguistique.
Partant de cette distinction entre la phonologie et la phonétique, on peut affirmer que la phonétique relèverait d’une linguistique de la parole, et que la phonologie relèverait quant à elle de la linguistique de la langue. C’est pour cela que certains spécialistes avancent que la phonétique ne relève même pas de la linguistique.
Plus concrètement, en prenant comme exemple les sons [r] vibrante dentale dit « r bourguignon », le [R] vibrante uvulaire dit « r grasseyé » et le [?] fricative uvulaire dit « r parisien », la phonétique les étudiera comme des sons complètement différents ; à l’opposé, la phonologie les considèrera, du point de vue de leur fonction dans la langue française, comme trois variantes d’une seule et même réalité phonologique qui est le [R] car leur fonction est la même.