La variabilité des réalisations phoniques constitue une particularité importante de la parole. La parole peut se manifester de façon très variable pour diverses raisons. Parmi les variations possibles, il faut distinguer celles qui résultent des erreurs de production et des pathologies du langage, ou encore celles liées aux différences entre l’état des locuteurs comme la fatigue, la joie, la tristesse …etc. Ce type de variations, dites « individuelles », n’est pas lié aux principes d’organisation phonologique de la langue.
Les variations phonologiques qui nous intéressent sont de deux types : les variations libres et les variations contextuelles.
Ce premier type de variation est généralement dû à deux facteurs :
Il y a, par exemple, en français un seul phonème /R/ qui est réalisé de deux manières différentes selon les régions. On a le [r] vibrante dentale dit « bourguignon » qui est plutôt réalisé dans le sud de la France, et le [ʁ] fricative uvulaire dit « parisien » car propre à la communauté parisienne.
Autre exemple. Ainsi en Alsace, [b] et [v] sont souvent prononcés [p] et [f] sous l'influence du substrat germanique.
On dira que dans le premier exemple, le [r] et le [ʁ] sont des variantes régionales du phonème [R].
Autre exemple. Labov, sociolinguiste américain, a montré dans une étude que la prononciation du phonème [r] différait en fonction de la classe sociale des locuteurs, en ce sens que ce phonème était plus prononcé chez les new yorkais issus de la classe aisée. En revanche, chez les classes les moins aisées, l’insistance sur la prononciation des [r] est dans bien des cas presque inexistant.
Exemple : La chute du /t/ dans « maintenant » /mɛ̃nã/
Le phonème /ə/ dit caduc subit souvent cette élision : /ʒənsɛpa/ « je ne sais pas »
Ex : on dit qu’il y a assimilation dans le mot « journalisme » /ʒuRnalis̬m/ parce que le phonème /s/ prend l’une des caractéristiques du /m/ avec lequel il se trouve en contact. Le trait phonique transmis au /s/ est le voisement du /m/. Le /s̬/ n’est pas totalement voisé pour devenir un /z/.
Ce phénomène, lié sans doute à la lenteur des organes de la parole (donc à des contraintes d’ordre physiologique), se manifeste soit par une anticipation soit par un retardement de geste(s) articulatoire(s.