2. le handicap moteur (Infirmité motrice cérébrale et autres handicaps moteurs)
L’infirmité motrice cérébrale (IMC) est un handicap moteur d’origine neurologique non évolutive, survenant avant, pendant ou peu après la naissance, résultant d’une lésion cérébrale affectant la motricité (Saint-Luc, 2015, L’infirmité motrice cérébrale, p. 14). Elle se manifeste par une grande diversité de troubles moteurs, notamment la spasticité (raideur musculaire), les troubles de l’équilibre, de la coordination et de la posture, qui peuvent compromettre la marche, la préhension et l’autonomie motrice (Pelletier, 2016, Psychologie du handicap, p. 67).
Outre les troubles moteurs, l’IMC s’accompagne souvent de troubles associés tels que des difficultés du langage, des troubles perceptifs (visuels ou auditifs) et des déficits attentionnels ou cognitifs (Guillon, 2019, Psychologie de la déficience intellectuelle, p. 72). Ces troubles combinés peuvent entraver les apprentissages scolaires et la participation sociale.
La prise en charge de l’IMC est pluridisciplinaire : neurologue, kinésithérapeute, ergothérapeute, orthophoniste, psychomotricien et psychologue collaborent pour élaborer un projet de soins et d’accompagnement personnalisé. L’objectif thérapeutique est d’optimiser la motricité résiduelle, de prévenir les complications (contractures, scolioses), et d’améliorer la qualité de vie (Bourgeois et al., 2017, p. 63).
La psychologie a un rôle central pour soutenir l’adaptation émotionnelle face aux limitations, renforcer l’estime de soi, gérer les éventuelles troubles du comportement et encourager la participation sociale et scolaire malgré les obstacles moteurs (Pelletier, 2016, p. 75).
Autres formes de handicaps moteurs
Outre l’IMC, il existe d’autres handicaps moteurs d’origines diverses, présentant des spécificités propres :
- Les myopathies et dystrophies musculaires sont des pathologies dégénératives affectant la force musculaire. Elles conduisent à une perte progressive de la mobilité et nécessitent un accompagnement adapté pour maintenir l’autonomie le plus longtemps possible (Pelletier, 2016, p. 80).
- Les lésions médullaires traumatiques (paraplégie, tétraplégie) résultent d’un traumatisme de la moelle épinière et entraînent une perte partielle ou totale des fonctions motrices et sensitives en dessous du niveau de la lésion (Guillon, 2019, p. 75). Ces handicaps imposent une rééducation intensive et des adaptations techniques (fauteuils roulants, aides à la vie quotidienne).
- Les maladies neurodégénératives, comme la sclérose en plaques, peuvent provoquer des handicaps moteurs fluctuants ou progressifs, avec des troubles de la coordination, de la marche et de la force musculaire (Bourgeois et al., 2017, p. 64). La prise en charge inclut des traitements médicamenteux, de la rééducation et un accompagnement psychologique.
Enjeux psychologiques et sociaux
Le handicap moteur, quel que soit son type, engendre souvent des défis psychologiques majeurs liés à la dépendance physique, à la modification de l’image de soi et à la mobilité réduite dans un environnement souvent peu accessible (Pelletier, 2016, p. 77). La psychologie intervient pour accompagner la personne dans la gestion du stress, de la frustration et du deuil de ses capacités antérieures, tout en favorisant son inclusion sociale et scolaire (Guillon, 2019, p. 79).
L’accompagnement psychologique vise aussi à soutenir les proches et à promouvoir la participation active de la personne handicapée dans la société, par la sensibilisation, l’adaptation des environnements et la promotion de l’accessibilité (Bourgeois et al., 2017, p. 70).