Dans les années 1980, les mouvements de défense des droits des personnes handicapées ont promu un modèle social du handicap, qui met en lumière les obstacles environnementaux et sociaux comme facteurs majeurs de handicap (Oliver, 1990, p. 20 ; Benoit, 2011, Psychologie du handicap, p. 89). Ce modèle systémique considère que le handicap résulte moins de la déficience elle-même que de l’écart entre les besoins de la personne et les réponses offertes par son environnement (Pichot, 2003, p. 53).
Ainsi, bien que l’altération de la santé soit souvent inévitable, les incapacités et désavantages peuvent être compensés par des aménagements adaptés, qu’ils soient techniques, pédagogiques ou relationnels (Bourgeois, 2008, p. 102). Cette évolution a été institutionnalisée par l’OMS en 2001 avec la Classification internationale du fonctionnement, du handicap et de la santé (CIF), qui met l’accent sur les capacités résiduelles, l’autonomie et l’influence des facteurs contextuels personnels et environnementaux (OMS, 2001, p. 22).
Cette vision bio-psycho-sociale reste aujourd’hui la référence théorique en psychologie, éducation spécialisée et intervention sociale, visant à promouvoir l’intégration et la participation pleine et effective des personnes en situation de handicap (Chauvière & Lemoine, 2010, Psychologie de la personne handicapée, p. 77).