Section outline

  • Le module hybride « Premiers Secours Psychologiques » prolonge les séances en présentiel. Tout le contenu partagé sur la plateforme vise à consolider les connaissances et compétences pratiques, en offrant un apprentissage autonome complémentaire et structuré, fidèle aux objectifs du cours.

    • psp

    • Ce module vise à :

      1. Comprendre l’historique et le cadre conceptuel des Premiers Secours Psychologiques (PSP), ainsi que les notions clés de santé mentale, urgence psychologique, crise, stress, anxiété, traumatisme psychique et résilience.

      2. Acquérir des connaissances neuropsychologiques sur le cerveau en état d’urgence, incluant l’organisation du système nerveux, le système d’alerte et les réactions neurobiologiques au choc.

      3. Maîtriser les principes fondamentaux et les techniques pratiques des PSP, notamment les principes de Hobfoll, pour intervenir efficacement auprès de personnes en détresse psychologique.

      4. Développer la posture et les compétences professionnelles du clinicien secouriste, alliant éthique, communication et soutien psychologique adapté.

      5. Analyser l’impact sociétal et communautaire de la santé mentale et des interventions en situation d’urgence, pour mieux comprendre le rôle des PSP dans différents contextes.

    • Introduction

      I. Historique et genèse des premiers secours psychologiques (PSP)

      1. Émergence du concept et contexte historique.
      2. Les grandes étapes de développement des interventions d’urgence psychologique.

      II. Cadre conceptuel des PSP

      III. L’événement traumatique et les personnes impliquées

      1. L’événement traumatique
      2. victimes primaires / secondaires / tertiaires

      IV. Le cerveau en état d’urgence : bases neuropsychologiques

      1. Organisation du système nerveux et fonctions de régulation
      2. Le système d’alerte et les réponses adaptatives au danger
      3. Le cerveau en mode survie : réactions neurobiologiques face au choc traumatique

      V. Les premiers secours psychologiques en pratique

      1.  La méthode de Johns Hopkins
      2. Principes fondamentaux des PSP selon Hobfoll et ses collaborateurs
      3. Les interventions après un événement traumatique

      VI. Posture et compétences de l'intervenant en PSP

      1. Attitudes de base : écoute, présence, empathie et non-jugement
      2. Les limites de l’intervention

      VII. Santé mentale et société

      1. Représentations sociales du trauma et de la souffrance psychique
      2. Spiritualité, culture et résilience

      Conclusion

      Bibliographie indicative

    • Toute personne est confrontée à un événement traumatique, dans lequel son univers émotionnel peut être profondément altéré, suscitant des réactions complexes et variées différentes d’une personne à une autre. Dans la psychologie du trauma, il est essentiel de spécifier précisément la personne concernée par un tel événement, en tenant compte des multiples facettes de son expérience psychologique. Cette personne peut être le sujet direct de l'événement traumatisant, un témoin impuissant ou même un acteur indirect, chaque rôle portant avec lui un poids émotionnel spécifique et des conséquences psychologiques distinctes. La proximité   émotionnelle joue un rôle crucial dans la manière dont un individu réagit à un traumatisme. Lorsqu'une personne est directement impliquée, les séquelles psychologiques peuvent être particulièrement profondes, influençant la manière dont elle perçoit le monde qui l'entoure et interagit avec autrui (Masten, 2001).

             Les témoins, en revanche, peuvent être témoins d'une détresse émotionnelle intense, confrontés à des sentiments de vulnérabilité et d'impuissance. Les acteurs indirects, tels que les professionnels de la santé ou les premiers intervenants, peuvent également ressentir le poids émotionnel de l'événement, même s'ils ne sont pas directement touchés.

      Le traumatisme psychique est une expérience soudaine et intense provoquée par un danger, source de menace pour la vie du sujet sans que celui-ci puisse y échapper ou qu'il ait autour de lui des moyens suffisants pour y faire face. Parmi les diverses sources de traumatisme, on cite les catastrophes naturelles émergent comme des catalyseurs puissants de détresse psychologique. Ces événements, qu'ils prennent la forme de tremblements de terre dévastateurs, d'inondations dévastatrices ou d'ouragans dévastateurs, sont susceptibles de laisser une empreinte psychologique durable sur ceux qui les vivent. L'impact psychologique des catastrophes naturelles dépasse souvent le cadre de la perte matérielle, s'étendant à la destruction des fondements mêmes de la sécurité et de la stabilité psychologique des individus et des communautés touchées. En comprenant la complexité de la personne impliquée, les différents rôles qu'elle peut endosser et la proximité émotionnelle qui découle de ces expériences, la psychologie clinique se positionne comme un outil essentiel pour explorer, comprendre et traiter les traumatismes résultant d'événements aussi dévastateurs que les catastrophes naturelles. En plongeant dans les méandres de la psyché humaine face à ces défis, les professionnels de la psychologie clinique cherchent à offrir des voies vers la résilience, le surmontement et la reconstruction psychologique (Sahraoui, 2025). 

    • I. Historique et genèse des premiers secours psychologiques (PSP)

    • « Cette vidéo illustre le Shell Shock, phénomène de la Première Guerre mondiale où les soldats étaient affectés à la fois physiquement et psychiquement par le combat. Elle montre l’émergence de la psychiatrie de l’avant et les bases des premiers secours psychologiques. » 

       

    • II. Cadre conceptuel des PSP

      - en présentiel -  

    • III. L’événement traumatique et les personnes impliquées

      - en présentiel - 

    • Personnes impliquées

    • IV. Le cerveau en état d’urgence : bases neuropsychologiques

    • Le système nerveux constitue l’ensemble des structures assurant la régulation, la coordination et l’intégration des fonctions physiologiques et comportementales. Il se divise en deux composantes principales : le système nerveux central (SNC) — comprenant le cerveau, le tronc cérébral, le cervelet et la moelle épinière —, qui assure le traitement des informations sensorielles, le contrôle moteur, la régulation des fonctions vitales, l’intégration cognitive et émotionnelle ; et le système nerveux périphérique (SNP) — constitué des nerfs crâniens et spinaux —, qui relie le SNC aux effecteurs périphériques. Le SNP se distingue fonctionnellement en système somatique, responsable des mouvements volontaires et de la transmission des sensations conscientes, et en système nerveux autonome (végétatif), qui régule les fonctions viscérales involontaires (respiration, circulation, digestion) et se subdivise en système sympathique (réponses d’alerte) et système parasympathique (restauration et conservation de l’énergie).

      Système nerveux central : définition, maladies, schéma

    • Le cerveau en mode survie : réactions neurobiologiques au choc

      Lorsqu’un individu est confronté à un choc ou à un traumatisme, le cerveau active un mode survie, modulant l’activité de ses différents lobes pour prioriser la réaction immédiate au danger. Ces changements ne sont pas des dysfonctionnements, mais des adaptations neurobiologiques rapides qui permettent de maximiser les chances de survie.

      Le lobe frontal, siège de la planification, du raisonnement et du contrôle des impulsions, voit son activité se réduire temporairement. Cette inhibition du cortex préfrontal permet aux réactions instinctives, guidées par le système limbique, de prédominer. La réflexion consciente et l’inhibition des comportements sont alors moins sollicitées, ce qui favorise des réponses rapides et automatiques.

      Le lobe temporal, en particulier l’amygdale et l’hippocampe, joue un rôle central dans l’émotion et la mémoire. L’amygdale devient hyperactive, déclenchant des réponses de peur et une vigilance extrême. L’hippocampe, quant à lui, voit son fonctionnement ralenti, ce qui peut altérer la mémorisation chronologique des événements tout en conservant une trace émotionnelle très intense. Cette dissociation explique pourquoi un traumatisme peut être revécu sous forme de flashbacks ou d’hyperréactivité aux stimuli associés.

      Le lobe pariétal, responsable de l’intégration sensorielle et de la perception corporelle, devient hypersensible. Les signaux sensoriels sont amplifiés, entraînant parfois des sensations de flottement, d’engourdissement ou de dissociation corporelle. Cette hypervigilance permet de détecter rapidement les changements dans l’environnement immédiat.

      Le lobe occipital, chargé du traitement visuel, concentre l’attention sur les éléments pertinents pour la survie. L’individu focalise son regard sur la menace, au détriment des détails non essentiels, générant ce que l’on appelle une vision « tunnel ».

      Enfin, le tronc cérébral, qui régule les fonctions vitales automatiques, prépare le corps à l’action. La libération d’adrénaline et de cortisol entraîne une accélération du rythme cardiaque, une respiration rapide et une mobilisation maximale des ressources musculaires, permettant au corps de fuir, de se défendre ou de s’immobiliser face au danger.

      Ainsi, en mode survie, chaque lobe du cerveau adapte son fonctionnement pour favoriser la réponse la plus efficace au danger, au prix d’une inhibition temporaire des fonctions cognitives supérieures. Cette compréhension est essentielle pour les interventions en premiers secours psychologiques, car elle permet de décrypter les réactions immédiates des victimes et de leur apporter un soutien adapté.

    • V. Les premiers secours psychologiques en pratique 

      - en présentiel - 

    • V. Les premiers secours psychologiques en pratique

      V.1. La méthode de Johns Hopkins – Modèle RAPID

      Le modèle RAPID, développé par George Everly (1950) et l’équipe Johns Hopkins (2006–2018), est l’un des protocoles les plus utilisés dans les interventions d’urgence.
      Il vise à apporter un soutien psychologique immédiat, simple et rapide, après un événement potentiellement traumatique.

      Objectifs généraux du modèle 

      Réduire la détresse émotionnelle aiguë.

      Favoriser la stabilisation cognitive, émotionnelle et physiologique.

      Restaurer un sentiment de contrôle.

      Prévenir les complications post-traumatiques (TAS, TSPT).

      Faciliter la connexion avec les ressources sociales et professionnelles.



    • VI. Posture et compétences de l'intervenant en PSP

      - en présentiel - 

    • VII. Santé mentale et société

    • La santé mentale ne peut être comprise indépendamment du contexte social, culturel et religieux dans lequel vit l’individu. La manière dont une société perçoit la souffrance psychique et le trauma influence directement la manière dont cette souffrance est vécue, exprimée et traitée (Hobfoll et al., 2007). Dans le contexte algérien, par exemple, la souffrance psychique est souvent abordée à travers le prisme de la famille et de la communauté, qui jouent un rôle central dans le soutien émotionnel et social. La peur de stigmatisation peut amener les personnes à minimiser ou à cacher leur détresse, et la recherche d’aide se fait souvent dans un premier temps auprès des proches (parents, amis, cousins ...) ou des leaders religieux ( imams, cheikhs...), avant de consulter un professionnel de santé mentale (World Health Organization, 2020).

      Les représentations sociales de la souffrance et du trauma déterminent ce qui est considéré comme acceptable ou pathologique, influencent l’expression des émotions et conditionnent la manière dont les individus demandent ou reçoivent de l’aide. Par exemple, certains comportements comme les pleurs ou l’isolement peuvent être interprétés différemment selon le cadre culturel et religieux, et les réactions peuvent varier selon le statut social, l’âge ou la position au sein de la famille (Hobfoll et al., 2007).

      La spiritualité et la culture constituent des ressources essentielles pour la résilience. Dans la société algérienne musulmane, la croyance que la vie et la mort sont entre les mains de Dieu aide les individus à donner un sens à la perte et à tolérer l’inacceptable (Koenig, 2012). Les pratiques religieuses, comme la prière, la lecture du Coran, les rassemblements communautaires ou les visites au cimetière, offrent un cadre pour exprimer le deuil, partager la douleur et recevoir un soutien émotionnel et social. Ces pratiques contribuent à réduire l’isolement et à favoriser la régulation des émotions.

      Les valeurs familiales et communautaires renforcent également la résilience. La famille élargie, les amis et la communauté forment un filet de sécurité permettant à l’individu de traverser le trauma et de reconstruire progressivement un équilibre psychique. Les rituels collectifs, les veillées funéraires et les commémorations offrent un cadre social et symbolique qui permet de donner un sens à la perte et de transformer la souffrance en une expérience intégrée (Worden, 2009).

      Ainsi, la santé mentale doit être envisagée comme un phénomène interdépendant du social et du culturel. Pour les intervenants et les professionnels, il est essentiel de tenir compte des représentations sociales, de la spiritualité et des pratiques culturelles afin de fournir un soutien psychologique approprié, efficace et respectueux. L’intégration de ces dimensions permet non seulement de réduire la détresse psychique, mais aussi de renforcer la résilience individuelle et collective face aux traumatismes (WHO, 2020; Hobfoll et al., 2007).

    • -      Halpern, J., Nitza, A., & Vermeulen, K. (2019). Disaster mental health case studies: Lessons Learned from Counseling in Chaos. UK, London: Routledge.

      -      Hart, L. M., Mason, R. J., Kelly, C. M., Cvetkovski, S., & Jorm, A. F. (2016). 'Teen Mental Health First Aid': A description of the program and an initial evaluation. International Journal of Mental Health Systems,10(1),1-9

      -      Hart, L. M., Mason, R. J., Kelly, C. M., Cvetkovski, S., & Jorm, A. F. (2016). Teen Mental Health First Aid: A description of the program and an initial evaluation. International Journal of Mental Health Systems, 10 (3). https://doi.org/10.1186/s13033-016-0034-1

      -      Kaniasty, K., & Norris, F. H. (2008). Longitudinal linkages between perceived social support and posttraumatic stress symptoms: Sequential roles of social causation and social selection. Journal of Traumatic Stress, 21(3), 274-281.

      -   Kitchener, B. A., & Jorm, A. F. (2008). Mental health first aid: An international programme for early intervention. Early Intervention in Psychiatry, 2(1), 55-61.

      -      Levine, P. A. (2010). In an Unspoken Voice: How the Body Releases Trauma and Restores Goodness. USA, California: North Atlantic Books.

      -      Masten, A. S. (2001). Ordinary magic: Resilience processes in development. American Psychologist, 56(3), 227-238.

      -      Medved, S., Imširagić, A. S., Salopek, I., Puljić, D., Handl, H., Kovač, M., Peleš, A. M., Grbić, D. Š., Romančuk, L., Mužić, R., Zeeman, L. S., & Kuzman, M. R. (2022). Case Series: Managing Severe Mental Illness in Disaster Situation: the Croatian Experience After 2020 Earthquake. Frontiers in Psychiatry, 12. https://doi.org/10.3389/fpsyt.2021.795661

      -      Resick, P. A., Monson, C. M., & Chard, K. M. (2017). Cognitive Processing Therapy for PTSD: A Comprehensive Manual. New York, USA: The Guilford Press.

      -      Ripley, A. (2008). The Unthinkable: Who Survives When Disaster Strikes - and Why? New York, USA: Harmony.

      -      Sönmez, D., & Hocaoğlu, Ç. (2023). Post-Traumatic Stress Disorder After Natural Disasters: A review. Duzce Universitesi Tip Fakültesi Dergisi, 25(2), 103–114. https://doi.org/10.18678/dtfd.1277673

      -      Van der Kolk, B. A. (2014). The Body Keeps the Score: Brain, Mind, and Body in the Healing of Trauma. UK , London: Penguin Books.