Le système d’alerte du cerveau et les phases du stress selon Hans Selye

Lorsque le cerveau perçoit une situation stressante à travers les organes sensoriels (vue, ouïe, toucher...), les informations sont transmises vers le cortex cérébral et le système limbique.
Le cortex procède alors à une analyse cognitive de la situation : il compare l’événement présent à des expériences antérieures afin d’évaluer s’il s’agit d’un danger réel ou non.

👉 Par exemple,
une personne ayant déjà été victime d’un accident de voiture peut réagir de manière plus intense face à un bruit de freinage soudain, car son cerveau associe ce stimulus à une menace vécue.

Une fois cette évaluation effectuée, le système nerveux autonome (notamment sa branche sympathique) et le système endocrinien (via l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien, aussi appelé axe corticotrope) se mettent en action.
Cette réponse biologique au stress se déroule en trois phases, décrites par Hans Selye sous le nom de Syndrome général d’adaptation (SGA) : l’alarme, la résistance et l’épuisement.


1. Phase d’alarme

C’est la réaction immédiate du corps face à l’agent stressant.
Le système d’alerte du cerveau active le système noradrénergique central, provoquant une augmentation de la vigilance, de la fréquence cardiaque, de la tension artérielle et de la température corporelle.

Cette activation vise à préparer l’organisme à l’action, selon la logique du fight or flight (« lutte ou fuite »).
👉 Par exemple, lorsqu’un étudiant se rend compte qu’il est en retard à un examen, son cœur s’emballe, sa respiration s’accélère et il devient plus attentif : c’est la phase d’alarme.

Sur le plan métabolique, cette phase s’accompagne d’une augmentation de la glycolyse hépatique, ce qui permet de libérer plus de glucose dans le sang afin de fournir l’énergie nécessaire aux muscles et au cerveau.


2. Phase de résistance

Si la situation stressante se prolonge, l’organisme entre dans une phase d’adaptation.
Le corps continue à sécréter de l’adrénaline, mais aussi du cortisol et de l’aldostérone, deux hormones sécrétées par les glandes surrénales.

Le cortisol favorise le maintien de la glycémie pour fournir de l’énergie au cerveau, tandis que l’aldostérone aide à réguler l’équilibre en eau et en sels minéraux.
Cette phase peut durer plusieurs jours, voire plusieurs semaines, selon la nature du stress.

👉 Par exemple, un stagiaire en milieu hospitalier qui doit faire face à des responsabilités importantes chaque jour reste dans une vigilance prolongée : son organisme maintient un niveau de stress modéré pour s’adapter, mais à long terme, cela épuise ses ressources.


3. Phase d’épuisement

Lorsque le stress se prolonge sans période de récupération suffisante, les réserves énergétiques s’épuisent et la sécrétion hormonale diminue (adrénaline, noradrénaline, cortisol).
Le corps n’arrive plus à maintenir l’état d’alerte : c’est la phase d’épuisement.

Cette étape se manifeste par une fatigue chronique, des troubles du sommeil, une baisse des défenses immunitaires et, dans les cas extrêmes, par un stress chronique.
L’hypercortisolémie prolongée (excès de cortisol) peut être à l’origine de troubles cardiovasculaires, digestifs ou neurodégénératifs.

👉 Par exemple, une personne qui vit un stress professionnel constant sans repos finit par développer de l’anxiété, de l’irritabilité, voire des maladies liées au stress (ulcères, hypertension...).